Bilan Santé en Afrique

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La population la plus jeune du globe, un âge médian de moins de 20 ans, près d’un milliard d’habitants… L’accès universel à la santé prend une place importante dans le discours concernant le développement de l’Afrique.

CONTEXTE

Le continent africain possède la population la plus jeune du globe, l’âge médian est de moins de 20 ans. Le nombre d’habitants se chiffre à environ un milliard. La superficie est immense et on y trouve les plus riches réserves de ressources naturelles. Il promet une force économique qui pourrait atteindre, voire dépasser, celle de la Chine avant le milieu du siècle. Depuis la seconde moitié du vingtième siècle, l’Afrique est entrée dans une ère de développement économique accéléré. Le développement social ainsi que les droits et libertés font des progrès remarquables même si les situations restent très disparates sur le continent.

L’espérance de vie, le niveau d’éducation et le PIB per capita sont en hausse depuis 2015 partout en Afrique subsaharienne. Les pays industrialisés comprennent mieux aujourd’hui le fait que l’humanité est indivisible. Cette sensibilisation grandissante permet aux efforts des autorités africaines d’obtenir plus d’appuis.

En particulier, l’accès équitable à la santé pour les Africains prend aujourd’hui une place importante dans le discours global concernant le continent.

Nous souhaitons stimuler cette conversation, présenter nos analyses et partager une vision qui, sans ignorer les aspects systémiques de la situation, permet de développer des stratégies qui fédèrent les secteurs public et privé.

OBSTACLES DE PREMIER PLAN

LE PROBLÈME DE L’ACCÈS AUX SOINS

Les pays-membres de l’ONU veulent atteindre la Couverture Sanitaire Universelle (CSU) en 2030. Pour comprendre les défis à relever en Afrique, il faut voir en quoi consiste la CSU et mettre en parallèle la réalité du terrain.

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) décrit la CSU comme suit. « Tous les individus ont accès aux services de santé sans encourir de difficultés financières. » Ce qui exige un système de santé robuste, ainsi que l’accès universel aux médicaments et technologies médicales. Les personnels de santé doivent être en nombre suffisant et les traitements à coûts abordables.Les défis du système de santé, des ressources humaines et du coût feront l’objet d’analyses ultérieures. Ici, nous voulons aborder uniquement l’accès physique aux médicaments et produits de santé.En milieu urbain dans les pays d’Afrique francophone, les populations ont un relatif accès aux produits de santé essentiels. Il existe une certaine infrastructure routière, des cliniques et des hôpitaux disposant d’un système d’approvisionnement en médicaments ainsi que des pharmacies de ville.

Malgré tout, une des difficultés reste l’approvisionnement fiable en médicaments de qualité.

Globalement, l’Afrique produit 3% des spécialités pharmaceutiques. Cette part du marché mondial, une fois répartie sur la population du continent, représente environ 10% de la consommation locale. Bien sûr les autorités doivent travailler à améliorer les conditions pour rendre la fabrication pharmaceutique locale sûre et attractive pour des investisseurs. Il faudra néanmoins encore du temps, notamment en Afrique de l’Ouest francophone qui présente des retards par rapport aux pays anglophones du Centre et de l’Est.

Les besoins sont couverts à 90% par les importations, dans un marché physiquement immense mais commercialement très fragmenté. Les volumes par pays restent faibles à l’échelle industrielle, au regard des seuils de rentabilité requis pour assurer l’adéquation avec les normes de fabrication et de qualité internationales.

Dans une approche orientée patients, la disponibilité du médicament en tout temps est fondamentale. Difficile d’éviter les ruptures, malgré les distances d’acheminement, les risques géopolitiques et de conformité aux règles internationales de business, etc. Pour y arriver, des quantités suffisantes doivent être achetées, stockées et livrées dans des conditions correctes tout en assurant une gestion des risques optimisée à tous les niveaux.

La solution aujourd’hui passe par plusieurs niveaux d’intermédiaires entre le fabricant et le patient, au niveau local (pharmacie), national (grossiste) et continental (distributeur). Chacun de ces paliers induit un coût inévitable mais assure une disponibilité des produits et une fragmentation des risques. Ces coûts sont en fait compensés par les économies d’échelles qui sont créées en groupant les produits, les commandes et les livraisons. Ce qui implique d’optimiser le coût logistique (préparation des commandes et transport) qui pèse significativement sur le prix final du médicament. Évidemment, en conformité avec les normes pharmaceutiques les plus strictes.

Demain, la réduction du nombre d’intermédiaires sera une évolution naturelle et attendue par les populations et leurs dirigeants. Les structures de distribution seront intégrées verticalement et une mutualisation des achats à l’échelle de chaînes de points de ventes auront une portée continentale.

En milieu rural, l’infrastructure, quand elle existe, est souvent désuète ou peu ou pas entretenue faute de moyens financiers adéquats. Certains peuples nomades peuvent traverser trois ou quatre pays en une année. Des territoires plus grands que la France sont pratiquement inaccessibles. Le problème de l’acheminement des soins vers le patient ou du patient vers les soins est aux dimensions du continent : ce sont 600 millions d’Africains vivant en milieu rural qui ont peu ou pas d’accès aux soins de qualité dont ils ont besoin.

Dans cette proposition, on lit bien « soins de qualité ». Aussi évident que cela puisse sembler, il reste que ce n’est malheureusement pas toujours la réalité du terrain.

LE FLÉAU DE LA CONTREFAÇON

Globalement, le marché des médicaments contrefaits a une « valeur » estimée à 2 milliards d’euros par an. L’Afrique porte 42% de ce fardeau, soient 850 millions d’euros.

La traduction concrète de ces chiffres ? Chaque année, les faux médicaments tuent des centaines de milliers d’Africains (entre 150.000 et 500.000 selon les sources) et les enfants constituent la population dont le risque est le plus élevé.

Il est temps de mettre fin à ces activités meurtrières.

Il peut s’agir de copies de médicaments légitimes mais qui ne contiennent que des excipients divers et pas en quantité exigée les principes actifs requis dans la composition. On trouve aussi de vrais médicaments mais prescrits ou délivrés pour des pathologies très éloignées de leur usage validé. Par exemple, les faussaires substituent souvent de l’acétaminophène aux vrais principes actifs des antipaludiques, ce qui bien entendu est beaucoup plus lucratif. La contrefaçon existe donc sous de multiples formes.

Une constante cependant : la taille et la puissance des organisations derrière ces crimes. Une seule opération de police menée en 2017 a permis la saisie de 420 tonnes de faux médicaments dans sept pays d’Afrique de l’ouest. Impossible de produire de telles quantités sans une organisation criminelle structurée qui bénéficie de protections à plusieurs niveaux.

On pourrait donc conclure que les faux médicaments constituent un problème réservé au législateur et aux forces de polices et justice. Certes, ces acteurs ont un rôle de premier plan. Il faut éviter cependant que ce constat devienne la justification d’une inaction généralisée.

La stratégie est simple : augmenter les coûts et les risques de la fabrication de faux médicaments jusqu’à ce que les faussaires abandonnent cette activité. L’appui de toutes les forces vives de la société est nécessaire. Il faut promouvoir et soutenir trois piliers de la stratégie. Premièrement, renforcer le dispositif juridique. Deuxièmement, améliorer la pharmacovigilance. Troisièmement, mettre à contribution les progrès des technologies numériques pour impliquer et éduquer le consommateur.

Ce déploiement de nouvelles technologies peut avoir un impact immense et très rapide, comme l’ont démontré d’autres secteurs d’activité. Par exemple, le développement d’applications mobiles qui valident l’origine, le parcours, la composition ou l’efficacité d’un médicament est particulièrement intéressant car ces applications peuvent être déployées à l’officine ou jusqu’à l’utilisateur final : le patient.

L’approche technologique permet de multiplier le nombre de personnes qui luttent contre les faux médicaments de façon exponentielle et d’atteindre des nombres que les organisations criminelles ne pourront pas contrer.

À L’HORIZON 2030

Il est donc possible de trouver des solutions à ces problèmes complexes. Nous croyons que l’ensemble de la problématique de la santé en Afrique se prête à cette approche qui exige d’abord un changement de mentalité et une volonté d’agir.

Favoriser l’accès à des produits de santé de qualité pour le plus grand nombre.

L’accès équitable à la santé sur le continent passera selon nous par le développement d’un groupe qui intégrera une activité de distribution pour l’Afrique, représentant un large portefeuille de fabricants et de produits de santé, intégrant en parallèle la conception et le déploiement de solutions Retail innovantes qui favorisent un parcours client localisé et adapté aux populations.

C’est précisément le projet porté par PIEX GROUP, appuyé par des partenaires financiers solides, qui sera idéalement positionné pour contribuer à favoriser l’accès à des produits de santé de qualité pour le plus grand nombre.